4 janvier 2022

La place de la sociologie des sciences et le choix des zones de prélèvement en Antarctique

La sociologie des sciences et des recherches est globalement méconnue. Il est établi que les chercheurs d’un groupe vont être influencés les uns les autres en fonction de la typologie des individus qui le compose. Ainsi, pour un même sujet de recherche, il est théoriquement possible d’obtenir des résultats différents.

Jérémie Lecollinet – Directeur Commercial : “Margot, tu observes les comportements des chercheurs de l’expédition. Sachant que tu es là et se sentant observés, est-ce que les comportements attendus sont modifiés ?”

Margot Legal, Sciences sociales – En sociologie, le secret d’une étude réussie c’est le temps passé sur le terrain. Cela nous permet de nous fondre dans le décor. Sur les premières semaines de l’expédition, les comportements n’étaient pas complètement naturels. Mais, au fil des jours, ma présence s’est fait oublier et ce biais s’est atténué. C’est pour cela que je participe à l’expédition du début à la fin, pour que l’impact de ma présence sur mes observations soit le plus faible possible.

Romain Calvez – Responsable des Ventes : “Comment allez-vous choisir les zones de prélèvements des particules de plastique antarctique ?“

Pour rappel, nous allons réaliser 3 types de prélèvements :

  • Prélèvement marins à l’aide d’une Go-flo (voir notre article sur le déploiement des protocoles)
  • Prélèvement de sédiments à proximité des colonies de manchots
  • Prélèvement de neige fraîche pour examiner la potentielle contamination en microplastiques

Lana Lenourry, Biologiste – En Antarctique ce sont principalement les colonies de manchots qui vont dicter les zones de prélèvements. Il peut y avoir de fortes variabilités selon les zones mais nous allons coupler les analyses pour obtenir un spectre le plus large possible.

L’expédition ne se limite pas à des prélèvements. Nos protocoles prévoient l’observation des oiseaux et des reliefs mais également des études en biogéochimie et en microbiologie. En compilant ces différents jeux de données nous pourrons pousser les approches et les analyses par la suite.

Nous allons également cribler les contaminants organiques pour cartographier la zone. En effectuant un grand nombre de prélèvements et en extrapolant la variabilité, il est possible d’obtenir une vue d’ensemble de l’impact des contaminants organiques (microplastiques, additifs…).